Newsletter n°5

Les actualités de l'association et du secteur des parcs et jardins

V'là le printemps !

 

C’est le printemps ! Le beau temps ne devrait plus trop tarder. Vu que les déplacements à l’étranger seront encore interdits durant les vacances de printemps, c’est l'occasion de découvrir ou redécouvrir la diversité et la beauté des parcs et jardins wallons. Certains arbres sont d’ailleurs déjà en fleurs, prêts à accueillir les visiteurs et amoureux de nature.

 

Et ne cédant pas à la morosité ambiante liée à la crise sanitaire, nous avons entamé les préparatifs pour le premier week-end de juin durant lequel aura lieu notre événement annuel Parcs et Jardins Ouverts . Actuellement, une trentaine de parcs et jardins proposeront des activités les 5 et 6 juin. Le thème choisi par la France, Direction des patrimoines, pour 2021 est la transmission des savoirs. C’est donc l’occasion de mettre nos paysagistes et vos jardiniers à l’honneur. Ainsi que toutes les techniques qui requièrent des compétences particulières comme la réalisation de murs en pierres sèches, la conservation des éléments en rocaille, la gestion des systèmes hydrauliques,...

 

En Wallonie, une deuxième thématique a été ajoutée : “Wallonie destination nature”. Vaste sujet mais qui offre dès lors beaucoup de possibilités d’activités : parcours découvertes du patrimoine arboré, de la faune et flore sauvage, balades contées sur les plantes, initiations à la botanique, l’entomologie ou la mycologie et apprendre à cuisiner avec les plantes sauvages. Le programme complet sera disponible prochainement.

 

Si vous êtes à court d’idées pour des activités ce week-end-là, n’hésitez pas à nous solliciter. " 

Jardin de la Vouivre

Cette semaine, nous vous emmenons découvrir une randonnée à partir du Jardin de la Vouivre à Ohain.

Le jardin de La Vouivre s'étend sur environ 70 ares de terrain organisés en terrasses.

Virgine y sème ses plantes avec passion depuis 25 ans. Elle vous accueille avec plaisir (sur rendez-vous) pour vous dévoiler les secrets de son jardin d'Alchimie. 

Ce jeudi, le soleil nous accompagne lorsque nous entamons notre balade.

L’itinéraire descend un petit sentier étroit qui longe le jardin, il traverse un petit ruisseau le Smohain et continue jusqu'à une grosse ferme. Les paysages ouverts nous laissent découvrir la campagne environnante.  Le sentier s'encaisse rapidement entre les talus pour traverser un bois. L’itinéraire est varié et composé en grande partie de chemins pédestres très agréables.

Sous un large chêne, nous apercevons le Monument Von Schwerin élevé à la mémoire du comte von Schwerin, colonel de l'armée prussienne tombé lors de la campagne de 1815

Après quelques kilomètres, nous apercevons une petite chapelle et longeons le prestigieux golf de Waterloo. De ravissantes pelouses entourées de bois et ponctuées ça et là de jolies bâtisses, nous accompagnent tout au long du chemin. Nous profitons de cet environnement calme et ensoleillé. Un air de printemps s’installe, les oiseaux chantent et les perce-neiges pointent le bout de leur nez. Nous ne sommes pas pressés de rejoindre notre point de départ qui se profile déjà à l’horizon. 

Entretien avec Marie-Hélène Quoirin - Paysagiste

Marie-Hélène Quoirin est diplômée en architecture de jardins et du paysage de l’école provinciale d’horticulture d’Anderlecht. Elle a créé avec l’architecte-paysagiste Philippe Wauthy le bureau d’études d’architecture paysagère, d’urbanisme et d’aménagement du territoire, Arpayge (www.arpayge.com). 

Le premier constat de Marie-Hélène Quoirin, partagé par de nombreux architectes-paysagistes, est le manque de connaissance de ce métier par des maîtres d’ouvrages publics et par d’autres professions telles que les architectes, les urbanistes, les ingénieurs, .... Il est malheureusement fréquent que les architectes-paysagistes ne soient consultés qu’en fin d’élaboration de projet, ou pas consultés du tout ou lorsqu’il y a un refus de permis d’urbanisme.

Si les architectes-paysagistes étaient systématiquement inclus dès le départ dans la conception des projets, les caractéristiques et les contraintes paysagères et environnementales des sites seraient mieux prises en compte et intégrées dans les projets en tant qu’atouts. Par ailleurs, l’absence d’architectes-paysagistes dans les projets entraîne parfois, voire souvent des erreurs dans le choix des espèces végétales ainsi que l’absence de prise en compte de l’évolution des végétaux et de leurs besoins.

Pour Marie-Hélène Quoirin, les architectes-paysagistes ont un rôle essentiel pour  accompagner les Maîtres d’ouvrages, de la conception d’un espace public, d’un parc, d’un espace vert, …jusqu’à sa gestion, une fois les travaux d’aménagement terminés.  Dans ses missions, Marie-Hélène Quoirin propose l’entretien raisonné et ou différencié des espaces verts et des plantations aux gestionnaires, pour réduire les tâches d’entretien.

Le bureau d’étude Arpayge a travaillé sur l’aménagement de nombreux espaces verts et espaces publics en Wallonie (l’aménagement des abords des anciens abattoirs à Namur, le parc de la Sauvenière à Profondeville, la place de l’Etang à Marche-en-Famenne, le parc communal de Dour, des espaces verts dans des parc d’activités économiques en provinces de Namur et du Luxembourg,...), mais également à Bruxelles et en France.

Pour Marie-Hélène Quoirin, les espaces verts ont un triple rôle. Leur rôle social (l’accueil des habitants, des promeneurs, …) est intimement lié à leur rôle environnemental et leur rôle paysager (cadre de vie agréable). Tout en devant préserver l’environnement, la nature, ils constituent de véritables îlots de fraicheur au sein des quartiers lors de période chaudes. Le choix des végétaux et des revêtements sol a des répercussions écologiques en termes d’abris et de nourrissage de la faune, d’infiltration de l’eau pluviale dans le sol, ….

Marie-Hélène Quoirin évoque des parcs allemands entre autres particulièrement accueillants pour un large public. Ils se structurent en de multiples espaces aménagés différemment en fonction des types de public : grande pelouse pour profiter du soleil, zone de jeux pour ados (street workout, skate park,...), plaine de jeux, pataugeoire pour les petits enfants, espaces fleuris pour la contemplation, espaces ombragés et calmes, espaces plus sauvages,... Le parc Planten et Blomen dans la ville d’Hambourg est à ce titre un bon exemple. D’une surface de 45 ha, réalisé sur le site des anciens remparts de la ville et de l’ancien jardin botanique de Hambourg, ce parc propose un vaste choix d’aménagements, des zones de repos, une roseraie, une serre botanique, des accès pour faire du roller, ... En été des représentations théâtrales et des concerts de jeux d’eau sont également proposées (https://plantenunblomen.hamburg.de). 

Concernant la valorisation de nos parcs et jardins et de leur attrait pour les visiteurs, Marie-Hélène Quoirin insiste sur la nécessité de soigner l’aménagement, l’entretien et suggère d’accueillir une diversité d'événements. Par exemple, des activités artistiques temporaires, permanentes, de l’éveil à la connaissance des plantes pour les enfants et adolescents, des visites sur l’histoire des lieux,… Elle suggère revaloriser des bâtiments délaissés qui ont perdu leur vocation, les faire revivre pour la vie du parc ou espace vert. Elle conseille d’impliquer des habitants des quartiers voisins dans la vie et l’entretien des parcs et espaces verts par des potagers collectifs, afin d’initier la pratique du jardinage, le partage d’expériences, le contact social et l’éveil à l’équilibre de la nature, …

Il peut être nécessaire d’adapter des parcs et des espaces verts existant aux usages et aux besoins actuels avec des jeux, du mobilier, … voire en retravaillant leur agencement. Dans ce cas, la composition spatiale et la diversité des essences de plantes sont essentiels pour capter l’intérêt des visiteurs tout au long de l’année. Les végétaux offrent une vaste palette de ports, de feuillages, de couleurs, de floraisons au fil des saisons. La tendance « jardin de prairie » initiée par Roy Lancaster et Piet Oudolf de combiner des mélanges de graminées et de plantes vivaces convient bien à des espaces ouverts dans les parcs et jardins.

Et enfin, pour un parc, un site internet vivant avec un bon référencement reste incontournable.

Face au changement climatique, les architectes-paysagistes anticipent déjà les aménagements et le choix des plantes afin qu’elles puissent résister à des périodes de sécheresse de plus en plus longues. Cela fait déjà une bonne dizaine d’années que le secteur, tout comme la DNF et le CRA de Gembloux, testent des espèces et des variétés qui ne sont pas encore valorisées ou peu présentes sur notre territoire.

Concernant l’obligation de passer en zéro phyto sur les espaces fréquentés par du public, Marie-Hélène Quoirin considère que c’est très positif. Comme elle le rappelle, avant l’arrivée des herbicides et pesticides chimiques, on arrivait à proposer et à gérer des parcs et espaces verts de qualité. On revient donc à une gestion plus naturelle mais pas impossible. De plus, les solutions alternatives sont maintenant nombreuses et pour tous les types de revêtements de sols. 

En Wallonie, Marie-Hélène Quoirin recommande la visite du parc Chlorophylle Dochamps (Manhay), projet sur lequel elle a travaillé en équipe pluridisciplinaire à la fin des années 1990. (www.parcchlorophylle.com). Ce parc pédagogique et ludique de 9 ha unique en son genre offre une découverte particulièrement originale du monde de la forêt.

Parc Chlorophylle - M-H Quoirin © 

Parmi les parcs préférés de Marie-Hélène Quoirin, on peut citer les Jardins suspendus de la ville du Havre (fiche de présentation). Créés en 2008, ces jardins de 17 ha ont pris place sur le site du fort de Sainte-Adresse. Ils surplombent la baie de Seine et offrent des points de vue admirables sur la mer, le port et la ville du Havre. Labellisé “Jardin remarquable” en 2014, puis “Jardin botanique” en 2017, on retrouve différents types de jardins (jardin austral, jardin d’Asie Centrale,...), une serre tropicale et un centre de production de plantes pour fleurir la municipalité. Ce parc est un véritable livre ouvert sur le monde.

En Italie, Marie-Hélène Quoirin recommande la visite du Jardin botanique Hanbury (https://giardinihanbury.com),  entre Menton et Vintimille, en Ligurie. Propriété de l’Etat italien, géré par l’Université de Gênes, situé en bord de mer, ce site de 18 ha a vu le jour en 1867 et présente une végétation méditerranéenne, arboricole et arbustive. On y retrouve également des plantes subtropicales en provenance de Californie, d'Amérique latine ou d’Afrique du Sud. La collection d’agrumes est surprenante. Les multiples collections de plantes et leur variété sont époustouflantes. La présence d’éléments architecturaux tels que des fontaines, des arcs et des statues contribue à la beauté de ces différents jardins.

Planten Blomen de Hambourg - M-H Quoirin ©

 

Hanbury-Photo M-H Quoirin Jardin botanique Hanbury - M-H Quoirin © 

Outils d’entretien sur batteries

Cela fait déjà quelques années que les outils d’entretien électriques ont fait leur apparition dans le secteur des espaces verts avec des améliorations continues, les rendant aussi performant que les outils à moteur thermique. 

Les avantages des outils électriques sont multiples. Il y a la diminution des nuisances sonores. Cet aspect est de plus en plus pris en compte par les gestionnaires de parcs d’une part pour la quiétude des usagers du parc (en peut-être aussi de la faune présente) et d’autre part pour le confort des jardiniers. Les nuisances sonores sont d’ailleurs reprises dans les critères pour l’obtention du label Ecojardin, initié en France par Plante & Cité. 

Et en termes de confort des jardiniers, on peut également mettre en avant l’évolution des outils électriques pour diminuer le poids, mais aussi une meilleure répartition de celui-ci réduisant de la sorte les troubles musculo-squelettiques (TMS). En effet, le positionnement de la batterie dans le dos ou à la ceinture réduit considérablement la charge sur les épaules et les bras. La réduction des vibrations joue également un rôle positif surtout pour un travail continu sur plusieurs heures. 

Enfin, ces outils évitent aux utilisateurs et aux visiteurs d’être en présence d’émissions de gaz d’échappement propres aux machines à moteur thermique.

Une des plus grosses évolutions dans le domaine des outils électriques est l’autonomie. Il est en effet possible de réaliser une journée de travail sans devoir recharger la batterie. A cela s’ajoute le multi usage de celle-ci compte tenu de son adaptabilité à plusieurs outils électriques d’une même marque. Cela dit, l’autonomie dépend aussi du type d’outils. Pour une même batterie la durée d’utilisation varie entre un souffleur et un taille-haies qui ne requièrent pas la même puissance. Le souffleur consomme plus d'énergie.  

Si on fait abstraction de tous les effets positifs énoncés ci-dessus, les outils à batterie coûtent plus cher à l’achat (pas forcément à l’entretien compte tenu de l’absence de filtres à huile, de bougies,...) et pour des machines très puissantes, comme les tronçonneuses pour gros calibre d’arbre, la performance n’est pas au rendez-vous. 

Compte tenu de l’engouement pour ces machines, les firmes s’appliquent à apporter des améliorations et des options qui permettent davantage d’ergonomie et d’utilisation. 

Enfin, la filière de recyclage de composants de batteries s’est aussi considérablement développée ces dernières années. 

Les arguments en faveur des outils à batterie ne manquent pas et l’offre ne cesse de s’étendre. Il est donc possible aujourd’hui d’avoir toute la gamme nécessaire au jardinier professionnel en version électrique. 

Pour plus d’informations sur l’ergonomie et les TSM en espaces verts, consultez le site de Préventagri.

Retrouvez également le retour de firmes et d’utilisateurs dans les articles en ligne de la revue GreenTechPower

Formations, webinaires et conférences

 - 08 avril : Conservation des jardins fruitiers et potagers historiques. Conférence organisée par Les Amis du Potager du Roi et le réseau des Walled Kitchen Gardens, en collaboration avec le Domaine national de Chambord : Conférence en ligne

- 14 avril : Lutte biologique – focus sur les parasitoïdes par l'IFAPME Mons-Borinage-Centre.

- 23 avril : Mieux connaître les sols par Adalia 2.0.

- A partir du 31 mars : Cycle de webinaires sur l'adaptation aux changements climatiques organisé par Adalia 2.0.

Lectures et vidéos

- Guide des jardins remarquables en Ile de France. 2019. Collectif. Edition du Pratimoine

- Almarbres. 2020, Louis Maraite. Ed. Now Future

- Le parc de Mariemont sur Jardins & Loisirs du 28 février 2021.

- Le jardin Quintescence sur Jardins & Loisirs du 07 février 2021.

- Patrimoine monumental, architectural, urbain et paysager : Les jardins. Webconférence de Jean-Michel Sainsard, expert parcs et jardins à la Direction générale des patrimoines du ministère de la Culture.

- Source de l'histoire des jardins en région Centre-Val de loire. Webconfrénce de Luc Forlivesi, conservateur général du patrimoine, responsable de la mission de coordination architecture et patrimoine à la DRAC Centre-Val de Loire.

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