Newsletter n°8

Les actualités de l'association et du secteur des parcs et jardins

Retour sur le WE parcs & jardins

Entre pluie et soleil, le taux de fréquentation dans les parcs et jardins a été très variable. Toutefois, les activités proposées comme les lectures itinérantes, les balades autour des plantes sauvages comestibles ou la simple visite guidée de jardins ont rencontré l’attente des visiteurs et des passionnés de jardins.

Le besoin de se retrouver en nature reste fort présent malgré la réduction des restrictions encore d’application suite à la crise sanitaire. Ce qui a joué en faveur de notre événement.

Cela dit, les incertitudes pour organiser ce week-end nous ont contraints à la prudence en termes de communication. Nous espérons revenir l’année prochaine avec un événement libre de toutes mesures sanitaires et nous permettre de réaliser une communication digne de ce nom. 

Nous sommes allés à la rencontre de certains parcs et jardins ayant organisés une activité. Voici quelques photos pour illustrer ce we.  

 

                            Jardin d'Héléna                                                            Lecture itinérante au Château d'Attre

Découverte des plantes sauvages au Jardin de Millepertuis                        Jardin de Macon


Balade au départ de la roseraie communale de Chaumont-Gistoux

Distance : 5,59 km

Parcours : https://connect.garmin.com/modern/course/63643665

Cette semaine, c’est le moment idéal pour aller randonner au départ de la roseraie de Chaumont-Gistoux, les rosiers sont en fleurs et parfument tout l’environnement!

La roseraie communale de Chaumont-Gistoux est située en plein cœur du village, juste à côté de l’administration communale, le parking y est aisé.

Créée dans un ancien verger il y a plus de 30 ans, c’est un lieu hors du temps où la biodiversité a conservé ses droits.

La promenade y est libre toute l’année.

Des visites guidées sont organisées en juin mais aussi sur demande pour les groupes. L’occasion d’y observer la biodiversité et d’apprendre l’histoire de cet écrin atypique.

Nous vous suggérons donc d’en profiter pour découvrir les environs et pour partir en promenade vallonnée dans les bois d'un des plus beaux villages brabançons. L’itinéraire ne présente pas de difficulté particulière et convient à tous publics.

Soyez tout de même attentifs, le bois peut s’avérer être un vrai labyrinthe.

Entre chemins creux, pâtures et cultures, vous ne serez pas déçus par cet itinéraire boisé et champêtre.

 

Profitez de l'été pour visiter les parcs et jardins à vélo

Enfourchez votre vélo de course, électrique, tout terrain ... et visitez les parcs de Wallonie. 

Le site de visitwallonie.be vous propose des idées de balades avec une carte téléchargeable ou via l’application cirkwi. Vous pourrez réaliser une balade reliant le parc de Seneffe à celui de Mariemont, visiter le domaine du château de Petit-Leez et profitez-en pour aller observer les arbres remarquables de Lonzée. Pour les sportifs ou les passionnés de la petite reine, parcourez, au départ du parc Chlorophylle, la Route au fil de l’eau de 68 km. Et pour un week-end en plein air, un circuit en Hesbaye brabançonne en passant par le Domaine d’Hélécine. Et bien d’autres encore. 

Notre association se donne pour mission de développer dans les années à venir des parcours autour de tous les parcs et jardins membres de notre association. Alors si vous avez une chouette balade à partir d’un parc à nous suggérer, envoyez-nous votre parcours sur Jardins.tourismewallonie@gmail.com

Nouveaux parcs à visiter

Cette année, nous sommes heureux d’accueillir trois nouveaux parcs/jardins dans notre association. Il s’agit du : 

  • Jardin concours des roses nouvelles : Situé derrière le Home Saint-Jacques, le jardin se divise en deux parties. Un jardin d’agrément récemment réaménagé avec un nouveau design et le jardin accueillant un concours international de rosiers. Ce concours a été créé par Benoît Friart en 1963. Les jardins concours servent de laboratoire aux rosiéristes hybrideurs c’est-à-dire les créateurs de roses appelés plus communément “obtenteurs”. A visiter surtout en septembre. 

 

  • Le Parc du château d’Havré : Restauré il y a environ 3 ans, ce magnifique parc jouxte l’ancien château. Ce parc est géré par l’association l’asbl Les Amis du Château des Ducs d’Havré, une équipe de l’école provinciale d’horticulture, menée par Yvan Ziger et la Ville de Mons. Ce jardin est composé essentiellement de plantes vivaces. Une partie est réservée aux plantes condimentaires et un petit verger a également vu le jour récemment. 

 

  • Jardin Art Chi Vert : Créé par Jean-Christophe Jamaer, ce jardin Ardenais est basé sur des espèces indigènes et des conifères et réparti en 3 zones. On y retrouve des aménagements proches du jardin à l’anglaise avec des influences japonaises. 


Entretien avec Heinz Winters et Valérie Radermecker - Paysage Winters

Heinz Winters, architecte paysagiste et ingénieur du soin au paysage (formé à l’école supérieure d‘Osnabrück en Allemagne), a créé son bureau en 1984. Depuis 13 ans, il a été rejoint par Valérie Radermecker, architecte paysagiste, diplômée de la haute école Lucia de Brouckère à Anderlecht. 

Ils travaillent principalement pour la conception d’espaces publics (environ 80%) et surtout en milieu rural.  

La place de l’architecte paysagiste dans la conception d’un espace reste un souci selon les deux architectes paysagiste, même si cela évolue progressivement, comme dans certains concours qui mettent comme critère la présence d’un architecte paysagiste dans l’équipe technique. Mais, ils constatent que c’est encore fréquent qu’aucun paysagiste ne soit convié au début du projet, ce qui peut donner lieu à des erreurs d’intégration paysagère (relief, exposition, choix et le positionnement des plantes, etc). Or le rôle d’un architecte paysagiste est essentiel car il étudie l’intégration du projet dans son environnement ce que ne fait pas toujours un architecte qui à tendance à se focaliser davantage sur le bâti. L'architecte paysagiste a une vision plus globale, avec par exemple, une connaissance de l’évolution du végétal dans le temps et l’espace. 

Au niveau des projets, le bureau d’études est reconnu pour ses conceptions naturelles et simples. Ils ont d’ailleurs eu l’occasion de remporter quelques concours. L’esthétique est bien entendu prise en compte mais pas au détriment de la nature. Pour les deux architectes paysagistes, il faut travailler avec et non contre la nature et simplifier au maximum les aménagements. Cela se traduit par l’acceptation de la végétation sauvage par endroit, là où la fréquentation est faible, l’évacuation des eaux de pluie vers un cheminement plus naturel et vers des zones végétalisées plutôt que l’utilisation de systèmes d’égouttage traditionnels…

Il faut faire le choix d’aménagements qui offrent un réel potentiel de développement pour les plantes. Par exemple, dans un parking, il est préférable d’avoir une fosse de plantation assez grande et un espace suffisant pour le développement de la couronne pour un seul arbre de façon durable, plutôt que 4 petites fosses avec des arbres qui vont peiner pour se développer et qui n’arriveront probablement jamais à leur maturité.

Le choix des espèces de plantes est également un facteur très important, et il sera préférable d’éviter les monocultures qui ne sont absolument pas durables. Imaginons qu’il y ait un accident sanitaire ou climatique, cette espèce pourrait disparaître. Et du coup, nous n’aurions plus de végétation en ville. Nous devrions aller vers une diversité des espèces tout en créant des relations entre elles. Il s’agit là de recréer des écosystèmes que l’on retrouve dans la nature. Si une espère meurt ou disparaît, il y en aura toujours une autre pour assurer la continuité. Il faut continuer à végétaliser, tout en portant une attention particulière aux espèces que l’on choisit. Tout ceci aura également un véritable impact sur la reconstruction de la faune, car l’un ne va pas sans l'autre. 

“On pense encore trop machines au lieu de se poser la question “dois-je entretenir ?” On peut concevoir un trottoir avec un cheminement en dalles de 50 et laisser l’herbe pousser sur les côtés. Il y a la place pour les piétons et celle pour la nature”.

Aujourd’hui la rue, c’est la propreté. On ne veut pas un papier gras, ni une “mauvaise”  herbe. On est en train de basculer vers un autre modèle mais il faut l’expliquer car les riverains ont des références historiques et culturelles. Pourquoi brusquement il y a plein de plantes le long du caniveau ? On se plaint alors que la ville ou le parc est mal entretenu. C’est dû à un manque de communication. Il faut expliquer pourquoi on ne traite plus les pieds d’arbres : ce n’est pas parce que les jardiniers sont moins consciencieux, c’est parce que ça permet, par exemple, la perméabilisation des sols et l’installation de petites espèces végétales, d’insectes. Il faut absolument sensibiliser le public.

La nature est la clé du bien-être humain et de la biodiversité.

Aussi, Heinz Winters et Valérie Radermecker dénoncent une “surconsommation” de certaines conceptions qui sont trop chargées pour créer un espace où l’esthétique prévaut. Mais ils constatent que ce sont parfois les espaces de conceptions simples qui rencontrent davantage les attentes des usagers. 

“Il faut arrêter cette idée que l’homme doit dominer la nature tout le temps et comprendre que nous en faisons partie.” 

Ils ont créé la MAPL (Mouvement des architectes paysagistes de Liège) et proposent des visites de sites pour les gestionnaires communaux. C’est une manière de sensibiliser les gestionnaires sur l’intérêt de parcs simples de conception et d’entretien. 

“La sensibilisation et la communication sont essentielles dans ce métier et pourtant il reste encore beaucoup à faire. Il faut pouvoir expliquer que des herbes hautes, des feuilles mortes ce n’est pas sale, ni signe d’abandon de l’espace. Il faut mettre des informations sur site si nécessaire.” 

Le changement de mentalité n’est pas facile dans les administrations communales. Pour les deux paysagistes, les communes sont encore trop dans le visuel, avec trop de fleurs annuelles et des aménagements complexes. Cela engendre des coûts d’aménagements élevés et de nombreuses heures d’entretien. De même, l’implication des ouvriers communaux est essentielle dès la conception du projet pour s’assurer que l’entretien sera possible et que l’espace répond aux besoins des usagers. Et c’est au maître d’ouvrage de former ces ouvriers pour assurer la pérennité de l'aménagement.

 

Leur coup de cœur au niveau aménagement revient au parc paysager Duisburg-Nord en Allemagne. C’est un ancien site sidérurgique reconverti en parc de loisir. Il a reçu de nombreux prix. Il se caractérise aussi par une conception qui évolue avec les végétaux, en peu dans l’idée du jardin en mouvement de Gilles Clément. Voir la vidéo de présentation du parc.

Pour en savoir plus sur le bureau d'études Paysage Winters : http://www.heinz-winters.com/ 

L'arbre et le lierre

Pioché dans le futur recueil d’histoires fantastiques des parcs, voici “L’arbre et le lierre” :

Il y a ceux qui prétendent que le lierre tue l’arbre sur lequel il évolue et ceux qui prétendent que le lierre se développe parce que l’arbre se meurt; les feuilles de l’arbre sont alors moins nombreuses et donc la lumière peut enfin passer. Ce qui est profitable pour la plante en dessous comme le lierre. Et si la présence d’un lierre avait une toute raison ?

Chaque jour, la jeune femme venait au pied d’un des arbres à l’orée du bois, elle caressait l’écorce des troncs, une caresse du bout des doigts, d’une sensualité affolante. N’importe quel homme passant par-là en voyant la scène aurait rêvé d’être l’arbre. Un homme en particulier avait ce désir en lui. Le désir d’être touché par cette femme. Depuis des années, il observait cette femme aux doigts fins et élégants, venir dans le bois et se lover contre les arbres. Parfois, il voyait ses lèvres bouger quand elle murmurait des mots à quelques centimètres du tronc. Mais il n’entendait jamais rien, il avait trop peur de se rapprocher et d’être découvert.

Il n’avait jamais osé lui parler. Il était si timide, elle était si belle. Au village, elle ne le voyait pas. Elle ne voyait personne en réalité. Elle vivait seule, elle avait toujours le regard un peu perdu, mais jamais triste. Elle semblait vivre dans un autre monde où seule la nature compte. Le monde des humains ne semblait pas beaucoup l’intéresser. Et lui ne pensait qu’à elle. Il était désespérément amoureux d’elle. 

Un matin, il alla au centre de la forêt jusqu’au grand chêne, tourna sur sa droite à 90° et marcha 110 pas. Il attendit que la nuit tombe. Une brume se leva comme l’avait prédit le plus vieil homme du village. La brume se modélisa en une forme plus ou moins humaine. Alors il expliqua son désir. Il voulait que la jeune femme qu’il aimait le voie et qu’elle l’aime à son tour. Il développa ses sentiments pour elle, la sincérité de son amour et puis il repartit sans rien attendre comme on lui avait dit de faire.

Sur le chemin, une fatigue immense l’envahit. C’était tellement puissant qu'il s’arrêta et se coucha sur la vaste pelouse devant l’entrée du village. Il s’endormit aussitôt.

Cette nuit-là, il fait un rêve étrange. Il creusait des galeries dans le sol à la recherche d’eau, il fouillait partout le sol, il allait toujours plus profondément. L’image d’après, il avait des centaines d’yeux qui cherchaient la lumière. Il respirait partout à la fois pour absorber le plus d’air possible. Il se sentait fort, prêt à combattre n’importe quelle tempête.

Quand il se réveilla, tout le village était autour de lui, il voulut reculer, mais il était incapable de bouger. Les gens du village lui semblaient si petits soudain. Une peur l’envahit. Que lui était-il arrivé ? Pourquoi tout le monde le regardait-il ? Il voulut parler, mais là aussi il ne put produire aucun son. Était-il mort ?

Il aperçut la jeune femme qui avançait à travers la foule. Elle se positionna juste en face de lui et posa ses mains sur lui. Elle avait le même regard que lorsqu’elle touchait les arbres. Une vibration intense lui parcourut le corps. Elle se mit à parler "Oh mon bel arbre, d’où viens-tu ? Tu es si majestueux, si grand alors qu’hier tu n’existais pas”. À ses mots, l’homme comprit que l’être de la forêt avait accompli son désir, mais à sa manière. L’homme-arbre pouvait sentir battre le cœur de la femme à travers ses mains posées sur son tronc. Il sentit son amour, il était au comble du bonheur. Alors il se concentra et produisit une fleur d’une beauté sans nom, juste au-dessus de la femme. Elle l’effleura du bout des doigts, huma son doux parfum et enlaça l’arbre. Son écorce était douce et tendre.

Rapidement, les gens du village se dispersèrent, se désintéressant de l’arbre. Il y avait des choses plus urgentes que de comprendre la raison de cet arbre. Après tout, ce n’était qu’un arbre comme les autres, pensaient-ils. La femme se retrouva seule avec l’arbre. Elle resta contre lui durant des heures, jusqu’au coucher du soleil.

Depuis cet instant, l’homme-arbre eut la visite de la jeune femme tous les matins et parfois certains soirs. Elle lui parlait, lui faisait des confidences, le caressait, se reposait à son pied sans rien dire. Il était devenu son seul et unique arbre.

Bien des années plus tard, sur son lit de mort, la jeune femme devenue vieille bien que le temps n’ait fait qu'effleurer sa beauté, annonça qu’elle voulait être enterrée au pied de l’homme-arbre. Sans cercueil, à même la terre. À son tour, elle voulait sentir les racines caresser son corps.

Lorsque la vie la quitta, ses voisins accomplirent le rituel funéraire et respectèrent ses dernières volontés.

Une semaine après l’enterrement, un lierre se mit à pousser depuis la tombe de la femme. Il grimpa sur l’homme-arbre. Enlaça son tronc et ses plus grosses branches. Leurs feuilles poussaient les unes à côté des autres, sans se faire de l’ombre. Deux plantes enlacées, indissociables.

Il faut parfois plusieurs vies pour qu’un amour se réalise et fleurisse. Chaque printemps en porte la marque.

Depuis, les jeunes couples viennent se promettre un amour éternel au pied de ces deux plantes que rien ne pourra jamais séparer.

Agenda des membres

- Jusqu’au 31 octobre : Expo-Photo au Bois des Rêves - Rêveries subaquatiques

 

- 04 juillet : Itinéraires du vivant à Soignies

 

- 10 juillet : Namur côté nature - Visite des parcs, jardins, square et bord de Sambre et Meuse

 

- 10 juillet : Balade contée au parc de la Dodaine à Nivelles

 

- 1er août : Balade découverte des coteaux de la Citadelle de Liège

 
Coin livres-vidéos

La vie étonnante des plantes. 2021, F. Hallé et R. Torquebiau. Editions Actes Sud Junior. Un livre illustré par F. Hallé pour transmettre sa passion des plantes aux enfants. 

 

La Belgique des jardins. 2020, D. de Séjournet et C. Garçon, Editions Ulmer. Cet ouvrage explore l’histoire et la composition de 30 des plus beaux parcs de Belgique.

 

Polia, la revue de l’art des jardins. Ce cinquième numéro aborde entre autres le gazon dans les jardins au XVIIIè siècle, les aménagements hydrauliques à Chantilly au XVIIè siècle, la conservation et la restauration des parcs historiques.

 

L’architecture de la voie. 2021, E. Alonzo, Editions Parenthèses. L’auteur aborde dans la deuxième partie de son livre l’apparition et l’expérimentation des voies dans les jardins bien avant l’apparition de l’automobile. 

 

L’émission Jardins & Loisirs a consacré un reportage sur l’obtention du label “Jardin remarquable” par les Jardins d’Eau d’Annevoie.

 

Webmodules patrimoniaux réalisés par l’Association des Parcs et jardins Centre - Val de Loire. Une dizaine de documentaires sont disponibles en ligne et abordent les jardins de chaumont-sur-Loire, les Jardins de Valmer, la gestion de l’eau dans les parcs et jardins patrimoniaux …

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