Newsletter n°26 - Janvier 2023

Actualités de l'association et du secteur des parcs et jardins

Janvier 2023

Voeux et agenda 2023

 

Nous voici déjà à la fin janvier, les jours rallongent peu à peu avec la promesse de la belle saison qui arrive et le plaisir de découvrir de nombreux parcs et jardins en Wallonie.

Dans la continuité de l’année 2022, notre association poursuivra les projets attentifs au respect de l’environnement et de la biodiversité facilitant la découverte et la compréhension des espaces verts wallons.

De nouvelles randonnées pédestres et cyclistes au départ de nos jardins seront mises à l’honneur pour promouvoir la mobilité douce.

Des formations seront organisées pour les gestionnaires de jardins et pour le grand public afin d’améliorer la gestion des sites. 

Et bien sûr, notre asbl participera et organisera de nombreux événements pour rendre les visites des jardins conviviales et accessibles à tous!

Vous trouverez déjà ci-dessous quelques dates clefs à retenir. A vos agendas!

Nous nous réjouissons de vous retrouver bientôt au détour d’un jardin…

  • Formation sur la taille des arbres fruitiers les 7 et 14 février
  • Stand au Bike Brussels du 24 au 26 mars
  • Stand au Réveil du lac Bambois et aux Jardins d’Aywiers en mai 
  • Organisation du WE Parcs et Jardins de Wallonie - Rendez-vous aux jardins 2023 les 3 et 4 juin, sur le thème : «Les musiques du jardin»
  • Participation aux journées du patrimoine les 9 et 10 septembre
  • Organisation de la Saint Nicolas en novembre


Prix de l’art des jardins: appel à participation

Pour la quatrième année consécutive, la Fondation Signature de l’Institut de France remettra le Prix de l’Art du Jardin récompensant un jardin labellisé « Jardin Remarquable ».

La date limite de dépôt du dossier pour le Prix de l’Art du Jardin 2023 est fixée au plus tard le lundi 31 janvier 2023.

Le dossier d’inscription est simple à construire.

L’objectif étant de montrer l’implication du jardin à accueillir des visiteurs et à présenter le jardin sous différentes facettes.

L’idéal étant de fournir un petit document incluant des photos commentées (éviter de fournir des photos en vrac).

 

Vous trouverez plus d'information, le règlement et le formulaire d’inscription sur le site : https://www.fondation-signature.org/prix-art-du-jardin


Place de la biodiversité dans le parc du Château de Freÿr

En octobre dernier, un colloque intitulé “biodiversité et patrimoine” s’est déroulé au Château de Freÿr. Après une matinée d’échanges en salle, l'après-midi était consacrée à la visite du parc. Sébastien Conil, jardin responsable du parc, a pu démontrer qu’il était possible de faire coexister jardin classé et biodiversité.

A travers quatre lieux ou types de plantations, nous avons abordé la manière dont ils sont gérés pour accueillir au mieux la biodiversité. Dans le jardin Nord, XVIIIème, c’est principalement pour le végétal au niveau de la strate herbacée que ceci est possible.

Au niveau du berceau de tilleuls, l’intérêt réside dans la grande stabilité de la structure. Même si les plus vieux tilleuls ont entre 120 et 150 ans, le berceau existe depuis environ 250 ans. Donc du fait de leur pérennité, les arbres dans un jardin historique assurent une protection à leur pied pour abriter tout une flore sauvage. Ici, nous sommes avec de l’ail des ours, des arums, des ficaires, des anémones des bois, des lychnis et du cerfeuil sauvage. Les orties et les chardons sont moins désirables du fait du besoin de garder une apparence soignée. Avec le temps, certains troncs se creusent et deviennent des refuges pour des mousses, lichens et même des fougères mais aussi pour des insectes ou pour les oiseaux (pics, mésanges, rouges-queues, etc.).

 

Pour les bosquets, les intérieurs regorgent aussi de diversité et peuvent laisser davantage un plus grand développement. L’ensemble des intérieurs sont fauchés deux fois par an mais les jardiniers essayent de laisser les compagnons rouges, les consoudes, l’origan, la reine des prés, tanaisie fleurir et venir en graine. Même si une plus grande tolérance est laissée à l’ortie pour l’abri qu’elle prodigue à certains papillons de nuit, les jardiniers essaient de la faucher avant qu’elle ne vienne en graine. Pour des zones plus grandes où l’accès mécanisé est possible, plutôt que de giro-broyer, il serait intéressant de faucher et d’exporter pour maintenir une plus grande diversité sur sols plus pauvres.

 

Au niveau du parterre, même si c’est la partie la plus soignée, tondue au plus court (parterre de gazon coupé), il y a un intérêt malgré tout. La floraison des trèfles blancs, par exemple, attire très fort les butineurs, ce qui, souvent, incite à ralentir la tondeuse pour éviter de faucher les insectes également. Pour diminuer ce risque mortel, un peigne est installé à l’avant du tracteur pour écarter les derniers bourdons qui n’ont pas senti le danger arriver. Certaines zones accueillent des tapis de thym serpolet, achillée millefeuille, etc. Pour les allées, le désherbage mécanique (herses fixes attelées à des mini-tracteurs) est de mise. Ceci demande des interventions régulières qui peuvent s’espacer s’il fait sec, mais dès qu’il fait doux et humide, les adventices reviennent très vite (hersage tous les 15 jours alors nécessaire).

 

Le quinconce de tilleuls au centre du jardin a été le cadre en 2022 pour un premier essai de tonte plus tardive. Un des 4 blocs a juste été tondu sur le bord pour une question de clarté mais avec l’envie de laisser s’épanouir les petites campanules. Très vite, elles ont été accompagnées par des bruneras, du lierre terrestre, des violettes et puis des marguerites sauvages. L’effet était léger et frais mais réussi. Au moment où les marguerites ont fané, il était temps de clôturer ces floraisons printanières et de reprendre la tonte. Cependant quelques petites zones ont été conservées pour produire des semences… Et dans cette zone réservée, oh surprise, une magnifique orchidée pyramidale fleurit: délice et récompense suprême.

 

Pour Sébastien Conil, jardinier-chef, il est important d’approfondir ses connaissances en matière de plantes sauvages et de tout le potentiel esthétique qu’elles peuvent apporter. Il est donc capital de former les jardiniers à la reconnaissance de ces plantes. Les applications de reconnaissance (Plantnet, ObsIdentify et autres) sont des bons outils mais un simple inventaire photographique ou un herbier sont aussi très didactiques. L’essentiel est de garder un regard qui observe et s’émerveille face à la grande beauté, diversité et la délicatesse des merveilles de Dame Nature.

 

Depuis peu, un pré-verger de 2 hectares, composé d’anciennes variétés fruitières (haute-tige) surplombe le domaine (sur le terrain au-delà du pavillon Frédéric Saal, de l’autre côté de la route). Diverses variétés de pommiers, poiriers, cerisiers et mirabellier y sont présentes. Et compte tenu de la déclivité du terrain, ce sont une vingtaine de moutons d’un éleveur local qui assure l’entretien du terrain. 

 

Les chauve-souris sont les autres locataires du domaine. C’est ainsi qu’on retrouve dans les combles du château deux espèces rares de chauves-souris : grand rhinolophe et vespertilion à oreilles échancrées. Une colonie de plus de 300 chauves-souris qui profitent aussi du verger. Les fruitiers, évoqués ci-dessus, servent également de perchoirs pour ces chauves-souris lors de la chasse à l’affût. 

Article réalisé en collaboration avec Sébastien Conil, jardinier-chef des Jardins de Freÿr.

 

La « pierre sèche » sur la carte des choix durables en Belgique

Bonne nouvelle, l’année 2023 verra la création d’un réseau de la pierre sèche en Belgique ! En effet, plusieurs acteurs du domaine ont décidé de s’allier pour fonder une ASBL leur permettant de se structurer et de rendre la pierre sèche visible comme un choix actuel et durable dans notre pays. Par ailleurs, le savoir-faire de la pierre sèche étant reconnu comme patrimoine oral et immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis 2021, la Belgique a décidé de se joindre en 2023 à l’extension de la reconnaissance déjà réalisée par plusieurs pays auprès de l’UNESCO (patrimoine immatériel de l’humanité).

Mais quel intérêt peut-on trouver à construire en pierre sèche à notre époque ? Cette technique pleine d’atouts, n’utilise pas de liant pour faire tenir les pierres entre elles. Elle ne pollue pas le sol puisqu’elle ne requiert pas de mortier, et ne consomme pas d’autres ressources locales que la pierre, tout en étant facile à réparer et en permettant la réutilisation de son matériau.

Historiquement ancrées dans nos paysages, les constructions en pierre sèche prennent différentes formes et on en découvre des kilomètres existants, bien que souvent « oubliés » et donc invisibles. Un grand nombre sert à soutenir les terres, et on retrouve à certains endroits des pans entiers de collines construits en systèmes de terrasses, souvent avec leurs escaliers, ou à d’autres endroits des murs plus isolés soutenant jardins, vergers, chemins, routes et parfois chemins de fer. Elle peut servir également de clôture en délimitant les propriétés, ou encore de coupe-vent ou de barrière en retenant les animaux au pré. Autrefois associée à l’eau et à sa canalisation, on la retrouvait régulièrement à proximité des moulins et tanneries, ou pour retenir le sol des berges à des endroits stratégiques. Berges et chemins de pierre mises sur chant (pose verticale) très solides peuvent aussi être construits à sec, et on retrouve encore dans notre pays des caves voûtées, d’anciennes citernes ou glacières, ou des soubassements de grange.

La pierre sèche est donc une composante très présente de certains de nos paysages wallons riches en pierres diverses et un reflet de la géologie régionale. Elle est également utile à la biodiversité en tant que trame lithique où elle constitue un habitat favorable à beaucoup d’espèces animales (insectes, araignées, oiseaux cavernicoles, chauves-souris ou encore reptiles et batraciens…) et à certains lichens, mousses, fougères et plantes à fleur. Seuls les arbres plantés trop près sont à éviter.

Esthétique, drainante et souple, elle retient les terres et diminue l’érosion des sols tout en permettant à l’eau de s’écouler au travers de sa structure. En plus de ces caractéristiques bien utiles, les pierres pourront, selon l’orientation du mur, accumuler la chaleur du soleil et la restituer lors des moments plus froids en créant un micro-climat propice à l’agriculture et aux jardins. Fait intéressant et vérifié sur le terrain, quand il est régulièrement entretenu, un mur en pierre sèche peut rester en place plusieurs siècles et, même abîmé, il garde souvent sa fonction un long moment avant de s’effondrer.

Besoin de conseils, des coordonnées d’un professionnel, d’une formation ou envie d’en savoir plus sur la technique et de soutenir ce futur réseau de la pierre sèche ? N’hésitez pas à nous contacter ou à nous laisser vos coordonnées. amandine.pierreseche@gmail.com

Un article proposé par Amandine Schaus du futur « Réseau de la pierre sèche en Belgique »

Formation sur la taille des arbres fruitiers hautes-tiges

Nous vous proposons deux journées de formation sur la taille et l’entretien des arbres fruitiers hautes-tiges au verger d’Haugimont (Route d'Andenne 73, 5340 Gesves). De 9h à 17h.

1ère journée 

  1. Introduction (présentation des intervenants et de l’asbl Certifruit, faut-il conduire et élaguer un arbre fruitier ? Les périodes d’interventions dans la vie de l’arbre – à la plantation, durant sa formation, à l’âge adulte...)
  2. Intervention sur l’arbre (techniques fines de l’élagueur, règles de base et priorités, focus sur l’ablation d’un rameau)
  3. Intervention sur un (vieux) gobelet
  4. Intervention sur un arbre décapité – massacré
  5. Intervention sur un arbre non formé à la plantation
  6. Rythme et dates d’intervention
  7. Outils

Après-midi sur le terrain. 

2ème journée : Sur le terrain

Taille et entretien d’arbres fruitiers au verger d’Haugimont – Mise en pratique

Formation gratuite mais inscription obligatoire : https://forms.gle/5XeY7SkMtyBTr7jv5



Livres, vidéos

A voir : La collection “Mémoires du futur” propose des vidéos de quelques parcs de la région Centre - Val de Loire : Jardins du château de Villandry, jardins du château du Rivau, Prieuré d’Orchaise, Parc Floral d’Apremont et bien d’autres encore.

A voir : “Parc et jardins extraordinaires de France - Les 100 lieux qu'il faut voir” (sur la chaîne Youtube de “Le Pays préféré des Français”). Découvrez les jardins de Rumilly, l’Abbaye de Valloires,  le Jardin de Massey, le Domaine du Rayol …

A lire : “La pierre sèche dans la Grande Région - Protection, restauration et valorisation d’un patrimoine à haute valeur naturelle et paysagère”. Synthèse des actions du projet Interreg V A (2016-2022), Amandine Schaus, 2022, Les dossiers de l’AWAP, Hors-série.

A lire : Botaniste, 2019, Marc Jeanson et Charlotte Fauve, éditions Gasset

Les plantes ne sont pas dans les livres ou sous-verre, elles sont notre monde, notre histoire climatique, notre paysage, notre avenir. Mêlant portraits, récits, histoires oubliées, pensées scientifiques, Marc Jeanson nous offre un livre inclassable et luxuriant.

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