Newsletter n°7

2021-06-01

Les actualités de l'association et du secteur des parcs et jardins

Week-end Parcs & Jardins, on y est presque !

Plus qu'une semaine avant notre rencontre annuelle, Parcs & Jardins de Wallonie. Cette édition est possible grâce à l'assouplissement des mesures sanitaires liées à la COVID. Ce sont donc plus de 30 parcs et jardins répartis sur toute la Wallonie qui vous proposent des activités comme des balades guidées, une démonstration de taille de vignes, des lectures itinérantes, une exposition des peintures, une animation sur les insectes pollinisateurs, des balades autour des plantes comestibles, des visites de potagers, des dégustations...

Pour connaître les parcs et jardins participants et les activités proposées, rendez-vous sur https://week-end.parcs-et-jardins-de-wallonie.be/.

Soyez attentifs, l’inscription à certains événements est obligatoire !

Balade à Malmedy 

Départ : Belleveaux (Malmedy)

Parcours : https://www.cirkwi.com/.../71569-malmedy-16-les-deux-rochers

Distance : 9,5 km

Balisage: rectangle bleu

Ce mois-ci nous vous proposons une randonnée magnifique au cœur des Cantons de l’Est.

Cette balade débute dans le petit village de Bellevaux, à deux pas de la Roseraie de Daniel Schmitz.

Le mois de juin approche avec la promesse des rosiers en fleurs, c’est la saison idéale pour découvrir cette roseraie.

Daniel Schmitz, fondateur de la roseraie de Bellevaux, décédé l’an passé, y a créé un véritable jardin conservatoire de rosiers anciens et anglais, au début des années 1990. Environ 1000 rosiers y sont exposés en milieu naturel et disposés en cercles.

En traversant le village de Bellevaux, vous apercevrez la maison « Maraite », la plus vieille bâtisse de la région, datant de 1592.

Après avoir suivi des petits sentiers menant vers les hameaux de Tiou et Warche, vous arriverez au rocher de Falize où un panorama impressionnant surplombant la vallée de la Warche s’ouvre à vous.

Un joli sentier en pente vous mène alors sur les rives de la rivière où il fait bon flâner.

Quelques pêcheurs profitent des eaux claires pour y attraper la truite.

Les paysages se succèdent : bocages, pâturages, bois et prairies dominent le tableau.

Le retour s’effectue à quelques pas de la brasserie Bellevaux.

Une micro-brasserie familiale située au cœur de l’Ardenne. La gamme de la brasserie comprend une blonde, une brune, une blanche, une black et la Malmedy Triple.

L’endroit idéal pour compléter votre journée.

Totemus est dans le parc d'Enghien

(Re)découvrez Enghien, son histoire et ses légendes grâce à Totemus

A mi-chemin entre les jeux de piste et le géocaching, les chasses au trésor Totemus allient le sport, la culture et l’aventure. Vivez une expérience inoubliable en famille ou entre amis avec le parcours développé sur Enghien.

Lancée par des Belges en juillet 2020, Totemus est une application mobile 100% gratuite et accessible 365 jours par an. Cet outil touristique permet de (re)découvrir les richesses du patrimoine à travers le jeu. Une trentaine de chasses existent actuellement en Wallonie.

En participant aux chasses aux trésors Totemus, les aventuriers d’un jour collectionnent des totems et gagnent des « toteez » qui pourront ensuite être échangés dans la « grotte aux cadeaux » contre des entrées dans des musées par exemple.

Enghien est une ville chargée d’histoire. En plein cœur de la cité médiévale des Ducs d’Arenberg, un parc de 182 hectares qui invite à la rêverie y est implanté. En parcourant cette ville-parc sur un peu de 5 km, vous plongerez dans son passé et découvrirez ses mystères. Parviendrez-vous à démêler l’Histoire de la Légende ?

Les premiers parcs labellisés “Jardin remarquable” en Wallonie

En 2004, le Ministère français de la culture lance le label “Jardin remarquable” afin de valoriser les parcs et jardins pour leur intérêt culturel, esthétique, historique ou botanique.

Un jury attribue le label, pour une durée de 5 ans, renouvelable, sur base de critères d’exigence et de qualité sur la composition (organisation des espaces), l’intégration dans le site et la qualité des abords, les éléments remarquables (sculptures, bassins...), l’intérêt botanique (arbres remarquables, respect des aménagements historiques…), l’intérêt historique et d’accueil des publics (accès PMR, présence de bancs, parking vélo…). Le respect de l’environnement (gestion écologique et différenciée du site) entre également en ligne de compte. 

En 2020, il y avait 443 jardins labellisés en France. A titre d’exemple, on peut citer le jardin des Tuileries, le Jardin des Plantes à Amiens, le Domaine régional de Chaumont-sur-Loire et le jardin d’eau d’Aubepré (Meurthe et Moselle) (La liste complète des sites labellisés est disponible sur le site du Ministère de la culture).

En Wallonie, c’est notre asbl, avec le soutien du CGT et de la DNEV, qui est chargée d’attribuer ce label. En nous inscrivant dans cette démarche, l’asbl Parcs & Jardins de Wallonie devient également membre de l’Association Européenne des Jardins Remarquables. Le label est valable pour 3 ans, renouvelable.

Notre jury est composé de membres du CGT, de la DNEV, d’Adalia 2.0 et de l’AWAP. Les premières visites de terrain ont débuté dans le courant de l’année 2020. 

Les sites classés reçoivent automatiquement le label Jardin Remarquables. Cela concerne  :

Et suite au passage de notre jury, nous avons donc le plaisir de vous annoncer la labellisation de 7 nouveaux jardins remarquables wallons : 

Ces parcs se verront remettre une plaque reprenant le logo français “Jardin remarquable” et bénéficieront d’une visibilité particulière sur notre site internet et dans les médias.  

Si vous êtes propriétaire d’un parc/jardin accessible au public (au moins 24 jours/an) et que vous souhaitez être labellisé, prenez contact avec nous.

Interview d’Anne-Marie Sauvat du bureau d’étude Eole Paysagistes



"C’est en 1998 que Anne-Marie Sauvat crée son bureau d’étude Eole Atelier d’Architecture des Jardins et du Paysage après dix ans d’expérience dont les premières passées au sein de différentes agences en Belgique et à Paris pour lesquelles elle a d’ailleurs participé à différents concours. Actuellement, elle est assistée par 5 collaborateurs. 

Nous abordons l’entretien sur la place donnée aux paysagistes dans la conception de projets. De sa propre expérience, depuis plusieurs années, il y a une meilleure considération et compréhension du travail du paysagiste vis-à-vis des autres corps de métiers impliqués dans l’élaboration d’un aménagement. Pour elle, les paysagistes ont le rôle de défricheur dans le choix de la stratégie d’intervention sur un site car la profession intègre automatiquement une compréhension du contexte environnant qui viendra nourrir les propositions du projet sur la parcelle du projet.

D’autant plus que la crise sanitaire a fait prendre conscience à de nombreux gestionnaires de l’importance à bénéficier de la proximité de la nature ou d’espaces verts pour le bien-être et le plaisir des gens. Des interlocuteurs plus jeunes côté développeurs ou politiques, avec des enfants, ne sont certainement pas sans jouer un rôle dans cette orientation. 

Concernant les évolutions des aménagements, A-M Sauvat regrette qu’au niveau des espaces publics, il y ait une focalisation sur l’utilisation de plantes indigènes. Si elle est convaincue de la nécessité d’un retour de la nature dans nos quotidiens, l’utilisation de plantes indigènes ne convient toutefois pas à tous les types d’aménagements : adéquation avec “l’esprit” du lieu, contexte, espace disponible pour la couronne... Des variétés ou cultivars d’espèces indigènes sont à prendre en considération, mais également toute la richesse de la palette végétale horticole qui offre d’infinies possibilités à ne pas négliger. Ces dernières sont indispensables pour conserver les caractères de parcs et sites patrimoniaux (classés ou non) qui constituent un patrimoine culturel tout aussi important.

De plus, on peut se demander si les espèces indigènes d’aujourd’hui résisteront à l’évolution du climat ? Dans ce cas, la sélection de variétés résistantes, proposée par les pépiniéristes ou par les instituts de recherches qui s’activent de par le monde, peut répondre aux futures contraintes. Tout comme un jardin naturel peut aussi se construire aussi avec des espèces non indigènes et à contrario un jardin très structuré peut être composé à partir de plantes indigènes.  

 

Jardin Botanique Jean Massart - Etude historique et paysagère (Photo : Eole Pyasagistes)

 

A-M Sauvat prône une réflexion sur le long terme et une flexibilité dans le choix des espèces végétales adaptées au site et au contexte territorial d’intervention. Cela revient en toute logique à choisir la bonne plante au bon endroit, l’emploi des unes ne devant pas exclure l’emploi des autres.

De nombreuses expériences illustrent la difficulté de développer de réelles politiques de maintien à un bon niveau qualitatif des parcs et jardins et des espaces verts des collectivités et la difficulté à mettre en place des visions politiques solides sur le long terme. Cela est en grande partie rendu impossible par la multiplication des acteurs gestionnaires répartis entre plusieurs échevinats ou services. Ce morcellement réparti entre services des travaux, de l’environnement, des plantations (quand il existe encore), du tourisme… a pour conséquence une absence totale de la compréhension des lieux dont la conception de départ était articulée sur des équilibres subtils qui relèvent des règles de la composition à la base du métier de paysagiste. Cela conduit parfois à de mauvaises dépenses de l’argent public. Par exemple, il ne sert à rien de dissocier comme c’est souvent le cas les travaux sur les chemins et sentiers d’un parc si parallèlement les causes potentielles des dégradations relèvent d’un problème de gestion des eaux qui lui-même découle d’une altération de la couverture plantée du parc qui s’est peu à peu délitée par manque de compréhension des lieux et des interactions entre toutes les composantes du site.

Enfin, un renforcement et une prise en compte de l’importance de la filière de savoir-faire et de la filière économique liée au paysage doivent accompagner les changements de société récents et les attentes citoyennes. L’enseignement des métiers su paysage, de l’apprentissage au master sont bien représentés et indispensables. Il faut soutenir ces filières, mais sans céder complètement aux vents nouveaux. Nombre de professionnels (entreprises, gestionnaires de sites patrimoniaux, propriétaires privés,..) constatent la disparition des savoir-faire des pratiques de jardinage, complexes et exigeantes, mais de moins en moins enseignées. La Belgique a été un des fleurons internationaux de l’horticulture, cela constitue un patrimoine nécessaire au maintien de jardins d’excellence, grands pourvoyeurs d’économies touristiques.

Travailler avec un matériel vivant prend du temps, est soumis à des aléas pas toujours contrôlables. Ainsi les grandes politiques régionales avec leur lancement de campagnes auprès du grand public ne doivent pas oublier d’activer quelques années avant les filières de production afin d’assurer l’adéquation des marchandises sur le marché avec le pic des demandes pour éviter, par exemple, des ruptures de stock. Comme ce fut déjà le cas lors de la campagne de la Région wallonne “4000 km de haies”.

Si le zéro phyto a chamboulé la manière d’entretenir les espaces verts depuis quelques années, il n’a pas eu d’incidence sur la manière dont A-M Sauvat conçoit ses aménagements étant donné que des objectifs environnementaux et une gestion intégrée ont toujours été  des composantes de ses projets.

Toutefois, du fait des coûts du poste de main-d’œuvre, le zéro phyto reste complexe à gérer dans les jardins historiques où des structures de compositions fragiles constituent des caractères pour lesquels le jardin ou le parc a été reconnu et protégé pour ces mêmes caractéristiques : par exemple des rosiers peu résistants doivent être préservés ou des pelouses “ à l’anglaise” doivent garder un aspect impeccable.

Concernant la valorisation de nos parcs et jardins wallons, A-M Sauvat évoque l’exemple des voisins comme la Flandre ou les Pays-Bas qui permet de réaliser des balades à vélo en famille grâce à un réseau bien développé et sécurisé. Ce réseau permet entre autres de connecter, au hasard des parcours, les parcs et les jardins entre eux, tout en passant par de petites placettes, quartiers ou bistrots de village qui valent le détour et agrémentent le parcours. En fait, il faut proposer des possibilités de circuits à composer par chacun, qui multiplient les possibilités de découvertes à l’improviste et d’activités pour un public non averti. Un beau parc, un jardin étonnant, un coin de quartier ou de ville, on le découvre, on en parle, on y retourne et on y amène ses amis. Et l’on soutient un maillage de services économiques de proximité (logements, Horeca, librairies, marchands de vélos, …). S’il faut faire vivre les parcs en proposant des activités attrayantes il faut veiller aussi à respecter ces lieux pour leurs beautés intrinsèques qu’il faut être attentifs à ne pas étouffer avec un excès de marchandisation.

En termes de réalisations par l’Atelier Eole, on peut pointer l’aménagement de la gravière Brock à Hermalle-sous-Argenteau. Cet ancien site industriel a été reconverti en zone de loisir tout en réactivant des zones à haute valeur environnementale.  

Gravière Brock (Photos Eole Pyasagistes)

 

Plus récemment, ils ont proposé un réaménagement de l’entrée de l’arboretum de Rendeux en profitant de la demande pour remettre à ciel ouvert une section de ruisseau.

Une partie de leur travail consiste également à accompagner des communes dans le développement d’analyse de potentiels et de schémas directeurs de développement permettant le montage de dossiers de subsidiations pour permettre le développement des études d’aménagement.

L’Atelier EOLE a également développé la scénographie de PAYSALIA, le Centre d’Interprétation du Paysage de Florenville.

Au niveau coup de cœur, A-M Sauvat évoque la terrasse de l’Observatoire de Meudon, en France. Cet espace de plus de 61 000 m², conçu par André Le Nôtre, est remarquable par sa simplicité. Il se compose d’un espace minéral, d’une allée de platanes menant à un escalier monumental, d’une exploitation très subtile de la topographie et d’une prairie. Une conception simple, mais incroyablement efficace !

L’Hortus Botanicus de Leiden , le plus vieux jardin botanique des Pays-Bas et un des premiers au monde, parce qu’il conjugue histoire, savoirs, recherches, mais aussi surprises et émerveillements devant tant de diversités (non indigènes).

En Wallonie, le cimetière militaire d’Henri-Chapelle près Aubel constitue une remarquable composition paysagère, où de nouveau, malgré la simplicité du vocabulaire utilisé (terrassements, tapis de pelouses et de prairie, quelques arbres), l’espace créée révèle le paysage et transcende l’esprit.

Pour plus de renseignements sur les travaux d’Anne-Marie Sauvat, consultez le site www.eole.eu

Livres et guides

Revêtements perméables des aménagements urbains. Ce guide réalisé par l’association Plante & Cité fait le point sur les types de revêtements de sols pour les chemins et trottoirs. Pour chaque revêtement, une fiche descriptive précise la composition, l’usage, la mise en oeuvre, l’entretien et le retour d’usagers.

Effets bénéfiques des espaces de nature en ville sur la santé : Synthèse des recherches internationales et clés de compréhension. Document réalisé par l'association Plante & Cité. Cette synthèse est composée de fiches reprenant les effets bénéfiques des espaces de nature en ville sur la santé des citadins, en particulier mentale.

Evénements

- Du 6 mai 2021 au 6 mars 2022, la Maison Autrique propose l’exposition “Jardin d’intérieur

- Les 26 et 27 juin : Les Roses de Daniel - 27ème fête de la Roseraie

- Les 26 et 27 juin au Château du  Bois-Seigneur-d'Isaac : Foire des artisans avec animation d'une cinquantaine de cosumés vénitiens (informations à venir).

- Du 26 juin au 5 septembre : Hôpital Notre-Dame de La Rose - Ateliers autour de la thématique des jardins.

- Jusqu’au 14 novembre, venez découvrir les œuvres de la plasticienne Tinka Pittoors “Les voyageurs” dans le parc et les jardins du Domaine du Château de Seneffe.  

- Les 11 et 12 septembre, participez aux Journées du patrimoine. Cette année, les journées du patrimoine ont pour thème “Femmes et patrimoine”. 

- Les 25 et 26 novembre : Colloque international sur les deux Chartes pour la restauration des Jardins historiques (Icomos-IFLA et italienne), élaborées à Florence en 1981. A l’Université de Florence en collaboration avec l’École nationale supérieure de paysage de Versailles (ENSP)

 Reportage

“Un jardinier à Versailles” : Très beau documentaire d’Elodie Trouvé sur le travail des jardiniers du parc de Versailles à travers les saisons. Disponible sur ARTE TV. 

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